La situation des migrants occupant le gymnase Félix Masson à Rennes est désormais scellée par une décision de justice. Après plusieurs semaines d’occupation, la juge des référés du tribunal administratif de Rennes a ordonné l’évacuation des lieux d’ici au vendredi 21 mars 2025 au plus tard.
À proximité du centre hospitalier Pontchaillou, le complexe sportif Félix-Masson, d’une superficie d’environ 1000 m2, accueille depuis novembre 2024 174 personnes migrantes, majoritairement déboutées de l’asile, dont des familles avec enfants. Beaucoup d’entre elles dorment sous une tente ou à même le sol. Ce lieu, censé être un hébergement temporaire d’urgence, a progressivement été transformé en lieu de vie précaire pour ces personnes en situation d’exil.
En réponse à cette occupation, la Ville de Rennes a saisi le tribunal administratif en invoquant des « risques majeurs » liés à la sécurité et aux conditions sanitaires dégradées du site. Selon les autorités, le gymnase n’était pas conçu pour accueillir durablement autant de personnes, posant des problèmes de salubrité et de sécurité incendie.
Le tribunal a donné raison à la mairie, estimant que l’occupation du gymnase devait prendre fin au plus tard le vendredi 21 mars 2025. Cependant, aucune solution concrète de relogement n’a été précisée pour ces 174 occupants. Selon les associations de soutien aux migrants, cette expulsion va plonger de nombreuses familles dans une situation encore plus précaire, sans garantie d’accès à un logement alternatif.
Les associations, telles que le Collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes, dénoncent une décision brutale et appellent les pouvoirs publics à mettre en place un dispositif d’hébergement adapté. Selon leurs estimations, 150 à 180 personnes sont concernées par cette expulsion, certaines étant recensées officiellement et d’autres non identifiées par les services administratifs.
Du côté des autorités locales, la maire de Rennes a déclaré que cette décision répondait avant tout à des impératifs de sécurité et que des efforts seraient faits pour proposer des solutions aux familles les plus vulnérables. Pourtant, aucune mesure concrète n’a encore été annoncée pour garantir un relogement à toutes les personnes concernées.
Cette expulsion soulève donc de nombreuses inquiétudes quant à la gestion de l’hébergement d’urgence et au sort des migrants en situation de grande précarité. Alors que la date limite approche, les associations restent mobilisées pour tenter de trouver des alternatives et éviter que ces personnes ne se retrouvent à la rue.
Affaire à suivre…