L’agression survenue le 24 février 2025 place Sainte-Anne à Rennes a conduit à une condamnation rapide et sévère. Son auteur, Gaëtan X, 33 ans, tout juste sorti de détention, a été condamné à cinq ans de prison ferme en comparution immédiate. Ce drame, qui aurait pu tourner au pire, met en lumière les dangers de la récidive, l’importance de la réaction citoyenne et les limites du suivi judiciaire des anciens détenus.
Un passage à l’acte soudain et violent
Une attaque en pleine rue, sans motif apparent
L’incident s’est déroulé place Sainte-Anne, un haut lieu de la vie nocturne rennaise, en début de soirée.
Gaëtan X, armé d’un couteau, s’est approché d’un homme installé à une terrasse avec un ami et lui a mis la lame sous la gorge, lui lançant :
« Toi, tu veux expérimenter. »
Aucune altercation préalable, aucune provocation : une attaque purement gratuite.
La victime a réagi instinctivement, mettant sa main sur sa gorge pour se protéger. Un geste qui lui vaudra une coupure au pouce, mais qui pourrait bien lui avoir sauvé la vie.
Une réaction héroïque des témoins
Face à cette menace brutale, plusieurs témoins ont immédiatement pris l’initiative :
- Ils ont jeté un banc au visage de l’agresseur pour l’empêcher de frapper.
- Ils l’ont maîtrisé au sol jusqu’à l’arrivée de la police.
Le courage des passants a permis d’éviter un drame et de livrer l’assaillant aux forces de l’ordre sans qu’il ait le temps de faire d’autres victimes.
Un profil marqué par une récidive inquiétante
L’auteur de cette attaque n’en était pas à son premier crime.
- 35 mentions sur son casier judiciaire
- Sorti de prison seulement deux mois avant l’agression
Il venait de purger quatre ans de détention à Fleury-Mérogis pour une séquestration et un braquage commis dans un hôtel Formule 1 à Saint-Barthélemy-d’Anjou (Maine-et-Loire) en 2019.
Un refus d’expertise psychiatrique
Lors de son passage en comparution immédiate, la procureure a insisté pour qu’une expertise psychiatrique soit réalisée, afin d’analyser son état mental et ses motivations.
- L’accusé a refusé catégoriquement d’être examiné.
- Il a demandé à quitter son procès avant même la fin des débats, laissant son avocat assurer sa défense en son absence.
Ce comportement a renforcé l’idée d’un individu potentiellement dangereux, nécessitant une sanction ferme.
Une condamnation rapide
Le tribunal correctionnel de Rennes n’a pas hésité à rendre une sanction immédiate et dissuasive :
- Cinq ans de prison ferme
- Interdiction de porter une arme pendant 15 ans
- Interdiction de se rendre à Rennes pendant trois ans
L’avocat de l’accusé a annoncé son intention de faire appel, mais la gravité des faits laisse peu d’espoir à une réduction de peine.
Cette affaire relance le débat sur la gestion des détenus libérés et leur dangerosité potentielle. Mais des questions demeurent sur les failles du suivi judiciaire et psychologique des anciens détenus dangereux. Faut-il renforcer le contrôle des sortants de prison ? Un suivi psychiatrique obligatoire devrait-il être imposé dans certains cas ? Rennes doit-elle renforcer la sécurité dans ses quartiers les plus fréquentés ?