Vegedal est la nouvelle enseigne de fast-food vegan de Rennes. Ouverte en mars 2022 au 18 rue du Pré Botté, elle calque son modèle culinaire sur les incontournables des fast-food américains pour ravir le palet des végétaliens et vegans, mais pas seulement ! Pari réussi ? La rédaction d’Unidivers a testé pour vous…
Malgré la démocratisation du veganism eau fil des ans, les clichés autour de ce mode de vie, toujours sur le ton de la blague, bien entendu, restent tenaces, notamment chez les carnassiers. Parmi les plus populaires (faciles) : le veganisme serait un effet de mode et les personnes vegans ne picorent que des graines (bien sûr…). Pourtant, on ne compte plus les restaurants qui ont garni leur menu d’options végétaliennes dans le but de s’adresser à tous les régimes alimentaires. Même les nombreux commerces de bouche spécialisés dans la cuisine végétalienne, au menu savoureux, ne parviennent pas à déconstruire cette caricature qui mène la vie dure à celles et ceux qui ont décidé de bannir tous produits issus de l’animal de leur alimentation.
Parmi les récentes ouvertures, le fast-food Vegedal, à ne pas confondre avec Vegestal, la première boutique vegane de Rennes ouverte en 2018, est le petit dernier. Inauguré en même temps que celui de Roanne et Paris, Vegedal Rennes est une franchise qui se développe uen France et fait partie de la grande famille du concept des dark kitchen, également connus sous le nom de ghost kitchen ou cloud kitchen. Leur modèle économique ne repose pas sur l’accueil de public en salle, mais sur les commandes Internet, à venir récupérer et la livraison individuelle. L’enseigne s’occupe non seulement de la cuisine de Vegedal, mais également de celles de Coquillettes (fast-food de pâtes) et Walida (fast-food couscous).
L’enseigne Vegedal fait le pari d’une carte de burgers qui revisite les recettes des sandwichs incontournables des grandes chaînes américaines de junk-food, en particulier McDonald’s et Burger King. Le fameux Big Mac devient le V-Geant, l’avatar végétalien du Double Cheese n’est autre que le Double V ou, encore, le Royal Bacon se métamorphose en Vegesmoke. Côté viande blanche, le fameux Mcchicken est rebaptisé Vegechick tandis que, pour les adeptes de poisson, le Filet-o-fish prend le nom de Vegefish.
Les plus
À l’ouverture de l’emballage, la ressemblance est assez frappante : le steak de viande de bœuf est remplacé par un steak beyond-meal à base de soja, tout comme le poulet et le poisson vegan. Le cheddar vegan, composé d’ingrédients 100% végétal, se substitue quant à lui au cheddar. Les nuggets sont également de la partie pour les petits plaisirs ainsi que les Mac & cheese ball, boulettes de coquillettes et faux-mages panées.
Au regard des réactions des consommateurs interrogés, les avis sont partagés, à l’instar de la subjectivité des goûts : « Leurs VegeNuggets sont très bons. C’est vraiment le plus. Ça s’enchaîne, le goût est là, la texture aussi, le gras sur les doigts, tout ce pour quoi t’as envie d’en manger en fait », souligne Jordan, un consommateur végétarien conquis. Jeanne, flexitarienne qui teste le V Chicken pour la première fois, n’est pour sa part pas convaincue : « C’est pas mauvais, mais inconsistant ».
Concernant le Vsmoke, et son bacon vegan, c’est quasi à s’y méprendre ! Réalisées à base de protéines de soja, les tranches croustillantes se révèlent perturbantes pour les papilles tant l’imitation est réussie. Le visuel marbré, le goût et l’odeur fumés autant que la texture ressemblent à un véritable bacon de porc. Parole de végétarienne et de carnassier ! « Je trouve ça satisfaisant et réconfortant », argumente Jordan. « En tant que végétarien, ça fait plaisir de pouvoir s’octroyer tout ça, d’être inclus dans la malbouffe ordinaire dont on a dû se séparer il y a un bon moment. J’aimerais même que ça se démocratise un peu plus ».
Les moins
Cependant, l’appréciation des quantités (réduites) par les clients est unanime : il est fort probable que la clientèle aient encore la dalle (végé ou non) à la fin de leur repas… De même pour la garniture : la sauce et les condiments sont quasi inexistants selon les sandwichs. « La photo dans le menu est vraiment non contractuelle pour le coup », renchérit Jeanne.
Quant aux frites, là, Vegedal décroche la mention spéciale “dégeu” : on a l’impression de carton-pâte vaguement cuit. Inacceptable. Dans la même veine, les buns n’ont quasi aucun goût.
Alors, Vegedal ou Vegeailleurs ?
Avec un prix quasi semblable à celui d’autres restaurants ou food trucks de burgers aux recettes plus élaborées, on pourrait s’interroger sur le bien-fondé du montant annoncé. Rappelons néanmoins que le prix des produits vegans restent excessifs, notamment celui des steak beyond-meal qui feraient rougir n’importe quel grand boucher. On peut aussi raisonnablement se demander dans quelle mesure le modèle économique de Vegedal ne s’inscrit pas dans la boucle d’un vegan washing hélas croissant. Le veganisme ne définit pas seulement un régime alimentaire, il est également un mode de vie, une philosophie fondée sur des valeurs. Aussi, si cette enseigne ne s’inscrit pas dans ce mode de pensée spécifique, son existence est-elle pertinente ?
Au final, Végédal est à appréhender comme une alternative des fast-food américains, autant au niveau du goût qu’au niveau de la qualité. Il parle à ceux et celles qui ont une soudaine envie de goûter à nouveau ces burgers qui ont certainement bercé leur adolescence, mais également à tous les curieux qui aimeraient d’une certaine manière approcher un autre régime alimentaire. Pour vous faire une idée, il ne reste qu’une solution : y goûter. Quitte à ne pas y revenir.
VEGEDAL : 18 rue du Pré Botté, 35 000 Rennes
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