En raison de difficultés, la discothèque le Stanley a définitivement fermé ses portes. Retrouvez ci-dessous l’article qu’Unidivers avait consacré à ce haut-lieu de la nuit rennaise à l’occasion de son 40e anniversaire. Rencontre avec les très appréciés Dominic Rousseau et Alexandre Delannoy qui sont déjà prêts à rebondir vers un nouveau projet.
Le Stanley ! Prononcez ce nom devant un Rennais et vous verrez immédiatement ses yeux briller et son regard vagabonder vers de joyeux souvenirs. La discothèque mythique fête cette année son 40e anniversaire. Rencontre avec Dominic Rousseau, codirecteur avec Alexandre Delannoy.
Unidivers : Le Stanley, c’est en référence à Kubrick ou à la ville de Tasmanie ?
Dominic Rousseau : Ni l’un, ni l’autre ! C’est le prénom de Stanley Rouvray qui l’a créé et animé avec une fougue et un brin de folie hors du commun. Il a eu l’idée de retaper une ferme du XVIIe siècle à la sortie de Rennes, sur le territoire de Saint-Grégoire. En pleine campagne, sans voisinage : pas de problème de nuisance ni de stationnement. J’y ai passé de mémorables soirées !
U : Et vous vous êtes dit : « plus tard, je rachèterai la boîte » ?
Dominic Rousseau : Non, ça ne s’est pas passé comme ça. Pendant 25 ans, j’ai mené une carrière de comédien, passant en radio, à la télé. J’ai rencontré un nombre considérable de personnalités du spectacle. Il y a 13 ans, mon chemin croise celui d’Alexandre Delannoy. Ce natif d’Étampes avait beaucoup bougé au gré des mutations de son père, dont une à Vitré. De là, il s’installe à Rennes comme commercial dans l’automobile puis le prêt-à-porter. Il était désireux de prendre une affaire, de préférence dans le monde de la nuit. Quand une amie m’apprend que le Stanley était à vendre, j’en parle à Alexandre. Ça l’a branché. Et moi aussi !
U : Pourquoi ce lieu vous touche-t-il tant ?
Dominic Rousseau : Il est mythique ! Sa grande histoire a commencé en 1976. Très vite, c’est devenu l’endroit où il fallait être vu. Étienne Daho y a été DJ. Pascal Obispo aussi ! Étienne y a fait ses premiers concerts, parfois dehors dans le grand jardin et ses premiers clips ont été tournés là. Après trente ans de nuit, Sigrid et Bruno Delahaye (associés de Stanley) avaient envie de tourner la page
U : Il y avait beaucoup de prétendants ?
Dominic Rousseau : Énormément. Mais je les connaissais, et ils savaient que je garderais l’esprit du lieu. Le Stanley, c’est une marque de fabrique, une estampille. Il a toujours eu une bonne réputation, y compris au niveau des institutions.
U : Comment expliquez-vous ça ?
Dominic Rousseau : D’abord, quand on y va, vu l’emplacement, ce n’est pas par hasard. C’est une sortie entre amis, en famille. Il y a une sélection à l’entrée. La musique n’est pas assourdissante, on peut se parler ; la programmation est généraliste. L’ambiance est très conviviale. En hiver, il y a un bon feu de cheminée.
U : Dites-nous-en plus sur la musique.
Dominic Rousseau : Le vendredi soir, c’est années 80. On danse sur les valeurs sûres : Dona Summer, les Temptations, Barry White, George Benson, Al Jarreau, Village People, Michael Jackson…
U : Pas de Français ?
Dominic Rousseau : Si ! Claude François cartonne toujours (normal, vous savez qu’il a vendu autant de disques depuis sa mort que de son vivant ? Est-ce qu’on dansera sur David Guetta dans trente ans ? J’en doute). Imaginez quand on passe Le lac du Connemara de Michel Sardou ou un tube de Jean-Jacques Goldman, les clubbers chantent tous en chœur, c’est magique. Les autres jours, le DJ glisse plus de titres actuels.
U : Vous n’ouvrez que deux jours, les vendredi et samedi ?
Dominic Rousseau : Et aussi les veilles de jours fériés. Le jeudi, nous proposons des soirées étudiantes, sur réservation. Maintenant, nous développons l’événementiel et la privatisation avec cocktail dînatoire ou barbecue en plein air.
U : Votre situation offre des avantages, mais aussi des inconvénients. La maréchaussée rôde, non ?
Dominic Rousseau : C’est pour cela que nous avons mis en place un système de navette sur réservation, avec Tad’Armor. Il en coûte 10 € l’aller-retour et l’entrée est offerte.
U : Cool ! Côté animation, ça a l’air éclectique, entre les inévitables Saint-Valentin et Saint-Patrick, vous glissez des soirées débiles (sic) ! Et pour les 40 ans ?
Dominic Rousseau : Les festivités s’ouvrent le 1er avril avec Denner et Républik, le groupe de Frank Darcel (mais également avec Frakture, groupe contemporain de Marquis de Sade de Serge Papai – NDLR) – on va se retrouver entre vieilles canailles ! En juin, nous faisons venir Rosemary Phillips, une immense chanteuse de jazz américaine, originaire de la Barbade. Et en septembre, on envisage deux soirées à tout casser.
U : Pour le week-end du patrimoine ?
Dominic Rousseau : (rires) Oui, on peut dire que le Stanley appartient au patrimoine festif, à la mémoire locale.
Rock Le Stanley avec Frakture, Républik et Denner Le Stanley 1er avril 2016 10 € réservation / 12 € sur place (Réservation)
Le Stanley
Le Haut Val, Route du meuble
35760 St Grégoire Saint-Grégoire
Téléphone : 02 99 66 54 78
lestanleyclub@orange.fr
Pensez aux navettes du Stanley ! 06 83 89 03 39 : Où que vous soyez, on vous prend en charge ! (20 km autour de Rennes) 10 € A/R/Pers (Entrée offerte !). Tad’Armor (réservations au 06 72 29 54 02)