Tokyo Fiancée est la troisième adaptation au cinéma d’un livre d’Amélie Nothomb. Mais cette fois, l’écrivaine d’origine belge a trouvé un compatriote pour être son interprète en la personne de Stefan Liberski. Et une jeune comédienne des plus prometteuses : Pauline Etienne.
Tokyo Fiancée est une libre adaptation du livre Ni d’Eve ni d’Adam par le romancier et réalisateur Stefan Liberski. Il a déjà rencontré la romancière Amélie Nothomb au cours d’un portrait qu’il réalisa pour la télévision en 2001, mais le public le connaît mieux pour son premier long métrage intitulé Bunker Paradise. Grand amoureux du Japon, il a trouvé une matière idéale pour s’exprimer dans ce roman de la période japonaise de la romancière. Si son adaptation est libre, sa recontextualisation du récit dans un Japon plus récent ne change en rien la puissance originale du récit.
Nous ne vous cacherons pas que cette histoire d’amour de la jeune romancière avec un japonais à qui elle enseigne le français est une des heureuses surprises de ce mois de mars 2015. Un véritable vent de fraîcheur nous vient du pays du Soleil levant et… de Belgique. Car le métrage est porté par son actrice, Pauline Etienne (vue dans la Religieuse) – drôle, touchante et séduisante. L’érotisme que dégage le couple est aussi au rendez-vous (à l’opposé des nuances de Grey, pour le coup !). Le réalisateur est investi dans son film à travers la découverte d’un Tokyo aux multiples visages. Les amoureux du Japon n’auront qu’une envie : prendre un billet Aller simple pour la capitale japonaise. Et les cinéphiles reconnaîtront quelques clins d’oeil discrets du réalisateur à des oeuvres japonaises. Tokyo Fiancée va au delà de la comédie romantique, tout comme le faisait le roman de Nothomb qui transposait avec finesse le mal-être des expatriés.
Si Pauline Etienne est une révélation (confirmation, dirait-on même après La Religieuse), c’est notamment par son talent à rappeler à la fois Amélie Nothomb et une autre personne : une jeune femme en recherche de son Moi, une femme amoureuse. Quelque chose de la Sandrine Bonnaire d’A nos Amours… Mais avec un plus. Un plus qui nimbe sa personne d’une aura certaine. Quant à Stefan Liberski, il prouve que le cinéma belge mérite une place sur les écrans qui ne se réduit pas à l’habituel réalisme social. Et, finalement, Amélie Nothomb démontre que ses livres sont cinégéniques…