Cinémathèque Idéale > Velvet Goldmine > Un biopic bonnifié au glam rock

Velvet Goldmine est un film britannique réalisé par Todd Haynes, sorti en France en 1998. Échec commercial à sa sortie, ce film est devenu culte avec le temps. Certainement en raison des énigmes et pistes qu’il offre au spectateur d’emprunter.

Todd Haynes propose aux spectateurs de revenir dans les années 70 à travers le parcours d’un journaliste (Christian Bale) qui est sur la trace dix ans après d’une star déchue. Le film oscille ainsi entre années 80 et années 70 avec des flashbacks pour comprendre qui était le mystérieux, le mythique Brian Slade. Tout le charme du film découle de la retranscription de l’époque glam rock dans le Londres de cette époque. Haynes a emprunté allégrement aux biographies de David Bowie, Lou Reed, Iggy Pop, Brian Eno et Marc Bolan. La bande-son emprunte d’ailleurs des titres à ces artistes avec un clin d’oeil appuyé à Roxy Music dans sa période Brian Eno, évidemment. C’est là que le spectateur peut jouer à retrouver les similitudes avec ces icônes glam rock. Le film fait d’ailleurs le lien entre glam rock anglais et américain, période riche d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique.

L’autre trouvaille du film s’appuie sur la reprise de la trame d’un chef-d’oeuvre du genre : Citizen Kane. Si ce n’est, que dans le cas présent, le journaliste n’essaye pas de revenir aux sources du mystère, mais à sa fin afin de retrouver Brian Slade. Dans ce rôle,  Jonathan Rhys Meyers parvient parfaitement à rendre les troubles de la star. Face à lui, Ewan Mc Gregor personnifie avec brio un Curt Wild très proche d’Iggy Pop (c’est lui qui chante sur la bande-son). Et un film qui expose toute l’anatomie de Mc Gregor ne peut être mauvais…

Sans atteindre l’aura de son modèle Wellesien, Velvet Goldmine ajoute une dimension rock décadente, dérangeante et très en phase avec la musique qu’il distille. Il en devient bien plus efficace que des biopics voulant montrer la réalité de stars comme le soporifique Ray, par exemple. La bande originale, constituée de reprises, est d’ailleurs une belle invitation à découvrir les groupes qui ont marqué cette période pré-punk et post psychédélique.

Velvet Goldmine
Réalisation : Todd HaynesScénario : Todd Haynes et James Lyons
Production : Christine VachonMusique : Carter Burwell
Durée : 124 minutes
Date de sortie : 1998

1. Needle In The Camel’s Eye (Brian Eno)
2. Hot One
3. 20Th Century Boy  (Marc Bolan repris par Placebo)
4. 2 Hb – (Roxy Music)
5. T.V. Eye (Iggy and the Stooges)
6. Ballad Of Maxwell Demon
7. The Whole Shebang (Grant Lee Buffalo)
8. Ladytron (Roxy Music)
9. We Are The Boys (Pulp)
10. Virginia Plain (Roxy Music)
11. Personality Crisis (New York Dolls)
12. Satellite Of Love (Lou Reed)
13. Diamond Meadows – (T. Rex)
14. Bitter’s End (Roxy Music)
15. Baby’s On Fire (Roxy Music)
16. Bitter-Sweet (Roxy Music)
17. Velvet Spacetime
18. Tumbling Down (Roxy Music)
19. Make Me Smile (Come Up And See Me) – Cockney Rebel, Steve Harley
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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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