Zazu, 23 ans, est une DJ bretonne et jeune productrice aux influences électro, gqom et baile funk. Depuis sa première scène à La Folie en 2020 à Paris, l’artiste ne cesse d’expérimenter de nouveaux mélanges. Sonorités orientales, musiques indiennes ou percussions coréennes, rien n’échappe aux oreilles de Zazu.
L’artiste tire son nom de scène de son enfance. Celle qui adorait Le Roi Lion était également surnommée Zazu par sa sœur, du même nom que le personnage de calao au bec rouge : « Ma sœur m’appelait comme ça parce qu’elle me trouvait chiante comme Zazu dans Le Roi Lion. Depuis, c’est resté », raconte la DJ amusée.
En parallèle de sa carrière de DJ, Zazu est étudiante en master « Culture et communication ». Aujourd’hui installée à Guingamp pour y effectuer ses études, la jeune femme de 23 ans grandit dans les Côtes d’Armor et développe un amour pour la musique depuis son plus jeune âge.
Brenda Fassie, UB40, Shania Twain… Il faut dire qu’aux côtés de sa mère, la jeune DJ baigne dans un environnement musical varié. Plus jeune, Zazu écoute beaucoup de musiques traditionnelles malgaches, de RnB mais aussi de la K-pop : « J’étais fan de MTV, je passais ma vie sur cette chaîne à écouter du RnB. En grandissant j’ai écouté Wiz Khalifa et Nicki Minaj ». Au lycée, Zazu découvre l’étendue de la musique électronique en se rendant en free parties.
« Avant, j’écoutais un peu de musique électronique avec l’EDM. Puis j’ai découvert le hardcore en allant en teuf ».
Zazu
À l’époque, Zazu est membre de l’association de musique électronique rennaise La Mesquinerie avec laquelle elle organise des événements et actions caritatives. Cette expérience, qui durera de 2017 à 2019, la pousse à se former aux platines, non par passion au départ, mais par précaution. En effet, la jeune femme, davantage attirée par les coulisses que par la scène, commence à apprendre à mixer afin d’assurer ses arrières en cas d’annulation imprévue : « J’ai failli avoir une crise cardiaque le jour où un DJ a failli me laisser en plan. Je me suis donc dit qu’il fallait que j’apprenne à mixer, comme ça, en cas d’imprévu, je ne laisse pas le public abandonné à lui-même ». Celle qui, au départ, s’occupe de l’organisation des événements commence petit à petit à se passionner pour le mixage.
Après deux années intenses et stimulantes au sein de La Mesquinerie, Zazu décide d’arrêter tout en continuant à se former aux platines. La jeune artiste apprend d’abord en autodidacte en visionnant des vidéos sur YouTube puis se fait accompagner par des amis : « Malgré les nombreux tutos, c’était compliqué d’être devant une vidéo et d’essayer d’appréhender la machine tout en regardant et écoutant la vidéo. Des amis m’ont appris et mon apprentissage a été très rapide ».
En 2019, Zazu est invitée à participer au podcast Woman’s Speech, de Mathilda Von Der Meersch, qui donne de la visibilité aux artistes féminines. Par la suite, elle sort son premier mix officiel sur SoundCloud : « Ce premier mix officiel a plu à beaucoup de gens. C’est à ce moment-là où je me suis dit qu’être DJ pourrait devenir plus qu’une passion ».
« La musique a toujours fait partie de moi »
Zazu
À ses débuts, Zazu fait face à de nombreuses remises en question notamment concernant sa légitimité à devenir DJ : « Je ne me sentais pas légitime donc je me disais que ce n’était pas ma place. Je me demandais pourquoi je serais DJ et ce que j’avais de plus à apporter ». Malgré ses doutes, elle n’abandonne pas et désire apporter de la nouveauté. Poussée par son ami, le DJ Pasteur Charles, et lassée par les mixes d’afro house trop communs, dans lesquels elle ne se reconnait pas, Zazu se souvient d’une vidéo du duo Major Lazer et Citizen Boy en Afrique du Sud. La jeune DJ est inspirée par leur présentation du gqom, variante très percussive de la house venue d’Afrique du Sud.
« Quand je recherchais de l’afro house, je n’aimais pas trop ce que j’entendais. C’était trop cliché. En me souvenant de cette vidéo, j’ai tapé Citizen Boy sur YouTube et c’est comme ça que j’ai commencé à voir des musiques qui me parlaient et me mettaient un peu plus à l’aise pour mixer. »
Au-delà du gqom et du baile funk, ce type de musique électronique ayant pris source dans les favelas de Rio de Janeiro, Zazu s’inspire de tous les genres musicaux. Ce qu’elle aime par-dessus tout, ce sont les sonorités traditionnelles amplifiées par de la musique électronique : « Ce qui m’inspire le plus, ce sont les musiques qui me font danser et bouger amplifiées par un gros kick, j’adore ». Lorsqu’il s’agit de mélanger les styles, Zazu ne se met pas de limites. Au début de ses DJ sets, la jeune artiste apprécie jouer des rythmiques originales telles que des sonorités orientales ou coréennes.
Zazu se lance également dans la production de ses propres morceaux, avec un premier morceau paru en 2021 sur une compilation. L’artiste prévoit la sortie de l’EP Break Da Back en février 2022. Composé de deux bootlegs, des recompositions mêlant plusieurs morceaux, il permettra à Zazu de « tâter le terrain » et d’apprécier l’accueil du public. Au programme : Mc Carol VS Vibora, Takaaki Itoh VS TLC Fam.