Le Défilé Fantastique clôturera samedi 14 juin 2025 la fin de saison du Triangle – cité de la danse de Rennes. Chaque lundi et mardi, hors vacances scolaires, le chorégraphe Bruce Chiefare et des danseurs de son crew animent des ateliers de danse au Triangle. Unidivers est parti à la rencontre des participants et participantes de l’atelier du lundi.
Le Défilé Fantastique, Organisé par le Triangle – cité de la danse et le chorégraphe Bruce Chiefare, le Défilé Fantastique est une grande parade hip hop conviviale qui invite la population à se réunir autour d’un événement fédérateur. Il parcourra 2 km entre le quartier du Blosne et celui du Triangle. La proposition prolonge la démarche d’accessibilité et d’inclusion du Triangle – cité de la danse en s’adressant aussi aux publics spécifiques. Un dispositif d’accueil et d’accompagnement est en effet proposé pour les ateliers du mardi de 19h à 21h et l’équipe propose des ateliers adaptés en mixité, accueillant personnes valides et en situation de handicap le lundi après-midi, de 14h30 à 16h30. La rédaction s’est faufilée dans ce cours pour échanger avec le groupe et récolter leur ressenti sur cette expérience.
« C’est super », pense à l’unisson Maïté et Guillaume, tous deux malentendants. Pour reprendre le mot écrit par Maïté, le projet collectif crée une “symbiose” entre les participants et participantes. Accompagné par deux danseurs professionnels, le groupe répète les pas de danse après une petite séance d’échauffement. Les corps reprennent leurs marques après trois semaines d’arrêt dus aux vacances scolaires, d’autant plus que pour la première fois, l’atelier est donné sur la scène de la salle de spectacle du Triangle. La musique s’élève et les mouvements se synchronisent petit à petit.
Parmi les participants, nous échangeons également avec Sandrine, habitante de Noyal-Chatillon, qui participe pour la première fois à ce type d’événement. « Je danse, mais pas ce type de danse. Je trouvais intéressant de m’ouvrir et de participer à un projet collectif », introduit-elle. « J’ai été bluffée de l’accueil et de l’inclusion des personnes en situation de handicap, c’est une thématique qui m’importe beaucoup. Les répétitions sont adaptées, lentes et très bien expliquées. »
« C’est un projet commun hyper inclusif et très bienveillant, et artistiquement intéressant aussi », Sandrine.
Pour Sébastien, qui a perdu la vue récemment, participer au défilé fantastique est un défi. « Je ressors un peu dans Rennes et j’essaie de découvrir le monde culturel », déclare-t-il. « J’avais un peu l’appréhension de marcher dans la rue, comme l’événement est en extérieur, mais Sophie et Marie,qui font partie d’une structure d’accompagnement pour malvoyants, m’ont dit d’essayer. » Guidé par les professionnels, il s’est rapidement pris au jeu. « C’est amusant et convivial », sourit-il. « C’est agréable de pouvoir échanger et se rapprocher des gens, ce côté que j’ai aussi perdu en ayant perdu la vue. Des relations se créent dans des échanges de mouvements. » Charlotte, personne malvoyante également, retient quant à elle le brassage qu’offre le défilé, « le brassage des réalités des uns et des autres, c’est ça qui me plait. De m’être cognée contre un malentendant parce que je ne voyais pas et qu’il a fallu qu’on explique nos handicaps respectifs », s’amuse-t-elle. Sa réponse fait écho à celle de Maïté, malentendante, qui retient aussi le mélange de plusieurs handicaps. Pour elle, ce projet est un moyen de travailler sa motricité : « J’ai de petits problèmes de mémoire, ça me fait travailler dessus et sur mon corps. » Si Maïté n’a pas apprécie l’expérience du gilet SUBPAC, dispositif de boucle magnétique, proposé par la structure, la Géorgienne Nino l’a totalement adaptée. « C’est un gilet qui permet de ressentir les vibrations sonores », renseigne Marie du Triangle.
Un peu plus loin sur la scène, nous rencontrons Mathilde et Martine. La première est habitante du quartier et a connu l’événement grâce au stage qu’elle effectue au centre social, dans le secteur adulte. Elle a finalement décidé de continuer le projet à titre personnel. « À la base, je voulais faire de la danse classique, mais j’aime beaucoup découvrir de nouvelles choses donc je continue. » À ses côtés, Martine, habitante de Beauregard, est bénévole au centre social du quartier. Elle ne connaissait pas l’intérieur de la cité de la danse, mais a déjà participé à des événements extérieurs. « Un danseur était venu au centre présenter le projet et j’ai été curieuse. Ça m’a donné envie de revenir.» Aujourd’hui, elle est curieuse de voir comment se déroulera le défilé, le 14 juin 2025. Et elle n’est pas la seule !