CANTINE SCOLAIRE, JOUR SANS VIANDE ET MENU VÉGÉTARIEN

Dans un entretien accordé à l’OBS, le ministre de l’écologie Nicolas Hulot a souhaité instaurer un jour sans viande dans toutes les cantines scolaires de France. Après les repas de substitution sans porc, c’est donc au tour des menus végétariens de faire prochainement leur entrée à l’école. Explication.

 

Nicolas Hulot motive ce projet de menus végétariens et jour sans viande par un souci d’« éducation ». De quoi s’agit-il ? Le ministre ne le précise pas mais, historiquement, il existe un lien étroit entre l’écologie et le choix d’une nourriture végétarienne. Bien entendu, les écolos ne sont pas tous végétariens et encore moins végétaliens ou végans. Nicolas Hulot reconnaît lui-même « manger de la viande une fois par semaine » mais cette proposition d’un repas sans viande dans les cantines a son origine dans une prise de conscience assez récente de la trop grande place de la viande dans la nourriture des français. Pour des raisons sanitaires, écologiques et économiques, il conviendrait de modifier nos habitudes alimentaires. D’où ce jour sans viande et ce menu végétarien hebdomadaire.

De fait, consommer des protéines animales en grande quantité nuit à la santé. La France est le premier consommateur de viande de bœuf d’Europe avec 240g par jour et par habitant alors que la moyenne mondiale est d’environ 160g. Les graisses animales sont principalement à l’origine de nombreuses maladies dont l’infarctus, deuxième cause de décès en France.

Surtout, la viande coûte cher à produire. Un kilo de bœuf nécessite 15400 litres d’eau alors qu’un kilo de blé n’en demande qu’au maximum 590. Il faut en outre 7kg de céréales diverses pour produire un seul kilo de bœuf. La consommation de viande animale et de lait augmente chaque année dans le monde (elle devrait avoir triplé d’ici à 2050 !) et elle induit de graves perturbations écologiques et sociétales. Par exemple, l’élevage bovin est responsable à 80 % de la destruction de la forêt amazonienne, remplacée par la monoculture du soja qui sert à engraisser les bêtes à viande et à lait d’Europe et de Chine.

Cette proposition ponctuelle de Nicolas Hulot, tout comme la position récente de la France à propos du glyphosate s’inscrit donc dans une politique globale où l’écologie, la santé et l’économie interfèrent. On sait que les lobbies de la viande et de l’industrie laitière ont leurs entrées au ministère de l’agriculture. Ne doutons pas que leurs réactions ne tarderont pas.

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Michel Heffe
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