Vous avez connu les Kinder Surprise, les pochettes Panini, les tirages du Loto et les concours à gratter du PMU. Mais êtes-vous vraiment prêt pour le tout dernier jeu à la mode, orchestré non pas par une marque de soda ou une entreprise de fast-food, mais par… la Fondation du Patrimoine ? Accrochez vos toges, amis du patrimoine : 50 pierres authentiques de Notre-Dame de Paris sont à gagner par tirage au sort. Oui, vous avez bien lu. Pas des magnets. Pas des stylos. De véritables fragments de la plus célèbre cathédrale gothique du monde. Ou comment Notre-Dame de Paris se transforme en jeu de société grandeur cathédrale.
L’héritage sacré façon tombola
Il y a six ans, le 15 avril 2019, les flammes dévoraient la charpente de Notre-Dame. En 2025, alors que la reconstruction touche à sa fin, voici que certaines pierres, jugées inadaptées pour la restauration, trouvent une nouvelle vocation : objets cultes à collectionner à travers une loterie patrimoniale. C’est l’Église qui fait sa révolution : après les indulgences du Moyen Âge, voici venue l’ère des tombolas de calcaire.
Les règles ? Un don minimum de 40 euros, un tirage au sort le 15 avril (évidemment), et, si la Providence est avec vous, vous repartez avec un cube de 7 cm de côté, pesant environ 800 grammes. Une pierre, une vraie, un bloc de l’histoire de France à poser fièrement sur votre cheminée entre le sablier et la statue de Napoléon.
Le patrimoine version Pokémon
En 2025, le patrimoine se vit comme un jeu de collection. Certains espèrent déjà obtenir une pierre de l’abside, d’autres rêvent d’un bout de la nef, et les plus exigeants ne jurent que par un éclat de la sacristie originelle. D’ici peu, on imagine sans peine des forums de passionnés s’échangeant des photos :
— « J’ai eu une pierre avec une face gravée ! Elle vient peut-être d’un gargouille. »
— « Moi c’est une pierre un peu noircie, sûrement proche de l’incendie ! Échange contre une pierre du transept nord. »
De la pierre à l’âme
Reste une question fondamentale : peut-on vraiment « posséder » un morceau d’un monument aussi emblématique ?Certains crient au sacrilège, d’autres y voient un geste poétique, une façon de prolonger la mémoire de l’édifice dans les foyers des donateurs. Car ces pierres ne sont pas à vendre, mais à adopter : elles s’offrent en échange d’un acte de soutien, un don à la reconstruction. Chaque gagnant ne recevra pas simplement un caillou, mais un témoin millénaire, un fragment d’Histoire qui a entendu sonner les cloches, vibré sous les pas de Victor Hugo et contemplé Paris à travers les siècles.
En attendant, priez pour que le sort vous soit favorable
Ce concours improbable est aussi un coup de génie médiatique : mêler la magie de Notre-Dame à la fièvre du jeu, c’est assurer un succès populaire. On attend maintenant la déclinaison :
— Le Monopoly Notre-Dame (construisez votre propre cathédrale)
— Les cartes à collectionner « Saints et Architectes »
— Ou le très attendu « Donjons & Damon », version gothique-fantasy du célèbre jeu de rôle.
Mais pour l’instant, vous avez jusqu’au 4 avril pour tenter votre chance. Et qui sait ? Le 15 avril, peut-être que votre nom sera inscrit au panthéon des bienheureux gagnants. Il ne vous restera plus qu’à répondre à la question cruciale : où vais-je poser ma pierre ?
Moralité : il y a des pierres qui pèsent lourd dans l’Histoire… et bientôt dans 50 salons.