Au FRAC Bretagne, l’exposition Il n’y a pas de fumée sans feu est organisée par les étudiant(e)s du Master Métiers et Arts de l’Exposition de l’Université Rennes 2. Visible jusqu’au 18 mai 2025, elle se base sur les archives du travail de Nathalie Magnan et est présentée comme un forum.
La genèse du projet repose sur le croisement d’archives du travail de Nathalie Magnan, activiste féministe et théoricienne des médias qui a notamment étudié l’impact de ces derniers sur nos perceptions. Il n’y a pas de fumée sans feu est la consécration d’une rencontre entre le travail de Nathalie Magnan et les œuvres d’artistes exposés au FRAC Bretagne : Basel Abbas et Ruanne Abou-Rahme, Marie José Burki, Louis Frehring, Mehryl Levisse, Marianne Marić, Antoni Muntadas et Nora Turato.
Cette exposition s’inscrit dans une série de trois expositions consacrées à des chercheuses : « On a appris à connaître Nathalie Magnan à travers ses objets », explique Clara, étudiante du master. De ces archives se dégagent plusieurs thématiques fortes : le féminisme, les voies alternatives de diffusion, et le hacktivisme. Nathalie Magnan met en avant la manière dont les médias peuvent diffuser des idées et des discours alternatifs. Comment s’affranchir des récits dominants ? Quels sont les mécanismes qui nous empêchent de nous en détacher ? Autant de questions que la chercheuse n’a cessé de creuser au fil de sa carrière, en gardant un regard critique sur notre rapport aux images et à l’information.
Les étudiants et étudiantes ont pensé l’exposition comme un forum politique afin de mettre en avant plusieurs sujets, à l’image du travail de activiste féministe : « On ne voit pas forcément de frontière entre sa lutte pour les personnes LGBTQIA+ et celle contre la guerre du Golfe. Il y a quelque chose d’intersectionnel avant l’heure dans son travail », explique Clara. Camille ajoute : « Les archives permettent de faire un lien entre les œuvres et de trouver un fil conducteur ».
Cette première expérience d’organisation d’une exposition a été très formatrice : « Le fait de pouvoir exposer dans une institution comme le FRAC Bretagne et travailler avec des œuvres de grand nom est une grande opportunité », confient Camille et Clara. « J’ai adoré rencontrer Nathalie Magnan à travers ses archives. Il y a une grande diversité et en même temps ce sont des sujets proches de nous, malgré la différence d’âge et d’époque », complète Léann.
Les retours sont plutôt positifs dans l’ensemble, ce qui encourage les trois étudiantes et leurs camarades à poursuivre : « Dimanche 6, on a eu l’occasion de faire la visite à la compagne de Nathalie Magnan, qui nous avait transmis les archives. L’exposition lui a plu, c’est le meilleur retour que l’on puisse avoir. »
Deux podcasts accompagnent l’exposition, l’un revient sur le parcours de Nathalie Magnan tandis que l’autre se concentre sur les étapes de conception du projet. (Ecouter sur Spotify)
Le 17 mai, dans le cadre de la Nuit des musées, les étudiant·e·s proposeront une série d’ateliers en lien avec l’exposition présentée au Frac Bretagne, de 12h à minuit. Si le programme complet reste à préciser, l’une des idées envisagées est la mise en place d’un atelier de fabrication de badges.
Infos pratiques :
FRAC Bretagne (19 Avenue André Mussat)
Du 26 mars au 18 mai 2025 dans le Canyon du Frac Bretagne
Du mardi au dimanche, de 12h à 19h.