Sécurité à Rennes. Fête de la musique : produits inflammables interdits

feux d'artifices

Alors que la Fête de la musique battra son plein à Rennes et dans tout le département d’Ille-et-Vilaine à partir du vendredi 21 juin 2025, les autorités préfectorales ont annoncé un renforcement strict des mesures de sécurité. Un arrêté publié le 17 juin interdit pendant tout le week-end l’achat, la vente, la détention et l’utilisation de produits pyrotechniques et de substances dangereuses. Ces restrictions visent à prévenir les débordements et incidents liés à l’usage détourné ou inapproprié d’objets inflammables dans l’espace public.

Un encadrement strict du 20 au 23 juin

Concrètement, du vendredi 20 juin à 8h00 au lundi 23 juin à 8h00, il sera interdit à toute personne non professionnelle :

  • D’acheter, vendre ou céder des artifices de divertissement (catégories F2, F3 et F4) ;
  • De les utiliser dans l’espace public, ou même en direction de celui-ci, sans motif professionnel ou légitime ;
  • De transporter ou porter des substances chimiques ou inflammables (liquides, solides ou gazeuses), telles que bouteilles de gaz, bidons d’alcool à brûler, acides ou solvants.

Cette mesure couvre l’ensemble du département. Les forces de l’ordre seront mobilisées pour effectuer des contrôles, notamment aux abords des rassemblements festifs.

Un nécessaire rappel à la responsabilité collective

Si ces interdictions peuvent sembler contraignantes, elles répondent à une multiplication d’incidents ces dernières années autour de grands rassemblements populaires, marqués par des départs de feu, des explosions de pétards ou des jets de produits corrosifs. L’usage récréatif de la pyrotechnie, notamment chez les jeunes, tend en effet à sortir des cadres traditionnels pour investir les rues, les toits, et parfois même les manifestations.

Rennes n’est pas une exception. En 2023 et 2024, plusieurs quartiers avaient connu des départs de feu provoqués par des feux d’artifice sauvages. Le traumatisme de l’incendie de la mairie annexe de Villejean en 2022 reste dans toutes les mémoires.

Au-delà du risque de blessure, ces comportements soulèvent des questions éthiques et urbaines : à qui appartient l’espace public ? Jusqu’où peut-on tolérer l’usage de substances dangereuses au nom de la fête ou de la liberté d’expression ? Et comment protéger à la fois la spontanéité populaire et la sécurité collective ?

Vers un encadrement national ?

Face à ces enjeux, plusieurs grandes villes françaises, dont Lyon, Strasbourg et Marseille, ont déjà adopté des arrêtés similaires pour encadrer la manipulation d’engins pyrotechniques. Certaines associations de pompiers et de médecins d’urgence appellent même à un moratoire sur la vente libre de certains produits aux particuliers, jugés trop facilement détournables.

La Fête de la musique, à l’origine pensée comme un moment de partage culturel libre et inclusif, voit donc sa physionomie évoluer, sous la pression croissante des impératifs sécuritaires. Elle n’en reste pas moins une manifestation joyeuse et populaire, à condition que chacun respecte les règles du vivre-ensemble et les limites que pose la sécurité.

Que dit la loi ?

Les artifices de divertissement sont classés en plusieurs catégories : F1 (usage domestique, risque faible), F2 et F3 (usage extérieur, risque modéré), F4 (usage professionnel, danger élevé). Leur détention sans autorisation peut être passible de contraventions voire de peines correctionnelles en cas de mise en danger d’autrui. Les produits inflammables et explosifs, quant à eux, sont régis par le Code de la sécurité intérieureet le Code de l’environnement.