Téléphonie et smartphones de demain, les beaux jours d’Android

Parler de technologie mobile en étant compréhensible de tous est un sacré défi ! Pourtant le grand public est de plus en plus familier avec les smartphones ou « téléphones intelligents », ces petits outils tactiles dotés de multiples applications en plus du simple appel. Présentation du présent et de l’avenir proche de la téléphonie.

Le plus célèbre d’entre eux, bien que n’étant pas le pionnier du secteur, est l’IPhone d’Apple. Mais il a été supplanté par les smartphones Android. Du nom du système d’exploitation de Google qui est commun à de nombreux constructeurs comme Samsung, leader mondial, mais aussi HTC, Sony, LG, les chinois ZTE et Huawei… Face à eux, l’ancien champion du monde professionnel, RIM et son Blackberry OS, périclite  depuis deux ans tandis que Microsoft végète avec son WindowsPhone, soutenu surtout par Nokia (qui a abandonné son système Symbian), mais aussi HTC et Samsung. Android semble voguer vers un avenir radieux. Mais cela peut-il durer ?

Android évolue

Actuellement dans sa version 4.2 baptisée Jelly Bean (ils adorent les gâteaux chez Google…), le système d’exploitation Android a gagné en homogénéité. Avec des matériels variés, des interfaces ajoutées par les fabricants, il n’était pas évident de faire fonctionner correctement toutes les applications sur un terminal dernier cri. Google a fait du ménage et unifié un peu plus son système entre tablettes et téléphones.  Le ménage a aussi été fait côté PlayStore (ex Android Market), l’endroit où l’utilisateur vient télécharger des applications : Applications malveillantes plus rares, Conditions de développement plus sévères, etc. Mais la volonté de Google de reprendre la main sur son système commence à fâcher les constructeurs et les développeurs.

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La dernière version d’Android

 

Clonage et concurrence

Parallèlement, des « clones » d’Android se sont développés du fait de l’ouverture du code source du produit (le code de programmation), basé sur un Linux (un concurrent gratuit de Windows). Il existe donc un Android chinois, Ophone, et quelques autres plus ou moins maîtrisés. Android est même customisé pour devenir un autre microcosme, comme ce que fait Amazon avec ses tablettes/liseuses Kindle. Mais des concurrents émergent comme Aliyun, un système pour smartphone promu par Alibaba, géant du Net chinois, mais dont le code semble très inspiré d’Android. Ce n’est pas le cas des futurs UbuntuOS et FirefoxOS. Le premier est une adaptation du système Linux leader du marché, Ubuntu, au fonctionnement d’un smartphone ou d’une tablette. Il est prévu pour sortir en 2014, mais aucun accord avec un constructeur n’est encore prévu. La démonstration sur des tablettes et téléphones Google Nexus a pourtant été bluffante au Mobile World Congress 2013 de Barcelone. Le second est issu de la fondation Mozilla, dont le navigateur internet Firefox est vraisemblablement le plus utilisé au monde. À la différence d’Android, il souhaite « libérer le consommateur », un peu comme le navigateur le propose avec sa profusion de plug-ins, de personnalisation et d’ouverture aux autres plateformes. Sur la forme, les deux produits ne révolutionnent pas l’interface du smartphone avec des applications en icône. Nous sommes loin de l’innovation de l’interface à tuiles de WindowsPhone. Mais est-ce un mal quand on voit l’incapacité chronique de Microsoft à le vendre ?

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Ubuntu OS en action

 

Un succès décortiqué

Le succès d’Android s’est bâti sur plusieurs points :

  • un coût modéré : c’est un des points forts de ces nouveaux OS (Operating System = Système d’exploitation). Le matériel minimal de Firefox OS cible des smartphones autour de 100 €.
  • une base de clientèle dans son microcosme Google avec Gmail, Chrome : Ubuntu dispose d’une base utilisateur fidèle avec son système Linux, mais assez limité tout de même. Firefox paraît plus diffusé, mais il n’y a pas forcément d’identification du client avec le produit Firefox.
  • une force de communication : Aucun des deux systèmes ne peut rivaliser avec Google et ses nombreux constructeurs… mais si plusieurs constructeurs leaders en ont assez du diktat Google, attention.
  • Une richesse d’applications avec un kit de développement relativement simple : Ubuntu et Firefox disposent d’une bonne base de développeurs… mais suivront-ils?
  • Un partenariat avec un grand nombre de constructeurs : ZTE annonce déjà un Firefox OS en 2013. Avec un marché chinois colossal, le potentiel leader futur de la téléphonie peut tenter le pari. Alcatel sera aussi de la partie de la même manière que LG et même Sony qui voit là un moyen de développer une entrée de gamme qui lui manque.
Firefox OS chez Sony
Firefox OS chez Sony

Une ouverture à d’autres médias

Si l’on ajoute que Samsung attaque le marché des smartphones par le bas avec son système Tizen, un Linux encore, pour remplacer sa gamme Wave et son système Bada, on voit qu’Android est attaqué de toute part. Mais il pourrait trouver un prolongement inattendu en dehors de la téléphonie avec par exemple une profusion de projets de consoles de jeu et autres clés USB multimédia à brancher sur une télévision pour regarder des films téléchargés en HD.  De quoi rendre encore jaloux Apple et son iOS puisque l’appleTV (dont c’est la 3e version) est un échec.

Une console Android?
Une console Android ?

Et après ?

Android a donc encore quelques beaux jours devant lui, mais devra évoluer avec les désirs de ses utilisateurs, comme il a su le faire jusqu’ici, passant du petit Linux bricolé à un système dont la praticité n’a plus rien à envier à des produits Apple qui oublient de plus en plus leurs fondamentaux. Le marché pourrait bien se scinder à nouveau. Qui aurait parié il y a sept ans sur l’effondrement de BlackBerry ? Une erreur, un excès de confiance et tout peut basculer. Et justement, en devenant un « Big Brother » en puissance et en copiant trop les recettes de Facebook, l’image de Google décline, comme celle d’Apple d’ailleurs. Le début de la fin ?

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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