After Us de Melaine Dalibert et Olivier Mellano. Comme la B.O. d’un film imaginaire…

After Us

Bien connus des Rennais, Melaine Dalibert et Olivier Mellano ont faire paraître un album à quatre mains intitulé After Us le 6 septembre 2024. Il se sont produits en concert aux Champs Libres de Rennes le 25 septembre où ils ont interprété huit titres d’After us. Unidivers les a rencontrés au sujet de leur collaboration.

U. – Pour commencer, pourriez-vous vous présenter brièvement ?

Melaine Dalibert – Je suis Melaine Dalibert, un pianiste de formation. Je compose aussi et j’évolue dans le vaste domaine de la musique contemporaine. Certains me classeraient parmi les musiques dites minimalistes. Aujourd’hui, je vais jouer de l’orgue positif.

Olivier Mellano – Quant à moi, je viens plutôt du rock et de la pop en tant que guitariste électrique. Depuis une quinzaine d’années, je me concentre davantage sur la composition. J’explore aussi la musique classique et l’improvisation, et je travaille souvent avec le théâtre et le cinéma.

Olivier Mellano Melaine Dalibert
Melaine Dalibert et Olivier Mellano

U. – Qu’est-ce qui vous a motivés à collaborer sur cet album, After Us ?

Melaine Dalibert – Ce projet a vu le jour grâce à une rencontre orchestrée par Claude Guinard qui dirigeait les Tombées de la Nuit en 2022. C’est là que tout a commencé.

Olivier Mellano – J’avais une création pour chœur avec Mélisme(s) prévue aux Tombées de la Nuit. Claude et moi avons convenu qu’il serait intéressant d’ajouter une performance. Comme j’avais envie de collaborer avec Melaine depuis un moment, je lui ai proposé de participer. Nous avons donné un concert improvisé en ouverture, et nous avons décidé d’enregistrer cette performance à la Chapelle Saint-Vincent, le même endroit.

Melaine Dalibert – Au départ, j’ai suggéré à Claude d’intégrer un piano, mon instrument de prédilection. Mais l’improvisation que nous avons réalisée lors du concert a été si captivante grâce à la combinaison inattendue de l’orgue d’église et de la guitare électrique. Ces deux instruments, dans une acoustique réverbérante, créent un méta-instrument original ; ce qui nous a beaucoup plu.

Olivier Mellano – L’idée, c’était d’atteindre un point où l’on ne saurait plus vraiment distinguer l’orgue de la guitare, créant ainsi une sorte de fondue des timbres et des sonorités.

U. – Quelles sont vos influences communes, et comment les avez-vous intégrées dans cet album ?

Olivier Mellano – Nous avons évidemment des influences variées. En travaillant, nous laissons simplement émerger ce qui vient de nous. Cela donne naissance à un univers musical riche, allant de la musique contemporaine à la musique ambiante.

Melaine Dalibert – Je pense également à la musique médiévale, notamment le plain-chant grégorien, avec ses phrases étirées et simples.

Olivier Mellano – Ce projet s’inscrit dans tout ce qui touche à la résonance, à travers toutes les époques et tous les styles musicaux.

U. – Comment décririez-vous le son de cet album par rapport à vos précédents travaux ?

Olivier Mellano – Cet album est beaucoup plus ambiant que mes projets antérieurs, qui étaient parfois plus rock ou comportaient plus de notes. Il est davantage minimaliste, ce qui m’oblige à ralentir, à écouter différemment et à étirer le temps, une approche que Melaine maîtrise mieux que moi. Il m’initie à des zones d’étirement temporel et spatial, en jouant sur le timbre.

Melaine Dalibert – Je me retrouve également dans ce temps étiré, difficilement reproduisible au piano en raison de la nature éphémère de son son. Au piano, une note finit par s’éteindre. Ici, avec l’orgue, le son est susceptible de durer longtemps, ce qui me permet de profiter d’une continuité sonore.

Olivier Mellano – L’instrument se prête à cela.

Melaine Dalibert – Cet album ressemble à une bande originale d’un film imaginaire. C’est une musique très inspirante, avec une ambiance cosmique.

Olivier Mellano – Il y a un aspect intimiste et une dimension cosmique. Le projet mélange également nos univers harmoniques, qui ne sont pas si éloignés, mais restent distincts. Cela crée une belle palette de couleurs musicales.

U. – Est-ce cette association que vous souhaitez transmettre au public  ?

Olivier Mellano – Oui, nous voulons surtout les plonger dans un état d’écoute particulier, où ils peuvent se laisser porter par la résonance.

Melaine Dalibert – C’est aussi une occasion d’entendre ces deux instruments ensemble pour la première fois.

U. – Concernant le processus de composition et d’enregistrement, comment cela s’est-il déroulé ? Où et comment avez-vous enregistré vos morceaux ?

Olivier Mellano – Nous avons enregistré à la Chapelle Saint-Vincent, où nous avons donné notre concert. C’est un endroit magnifique avec un superbe orgue. Nous avons eu le plaisir de disposer des lieux pendant trois jours, à la Toussaint 2022, alors qu’il faisait froid et que la pluie tombait.

Melaine Dalibert – L’enregistrement a été réalisé par Thomas Pauly, un musicien bien connu localement, qui est aussi ingénieur du son. Il a fait un travail remarquable.

Olivier Mellano – Nous avons improvisé pendant deux jours et enregistré une multitude de choses. Ensuite, nous avons sélectionné ce que nous souhaitions conserver.

Melaine Dalibert – C’est véritablement une musique de matière. Il ne s’agit pas d’une mélodie spécifique, mais plutôt d’une exploration des harmonies. Par la suite, nous avons retravaillé cette matière en studio à Radio France.

Olivier Mellano – Radio France a été le label qui a sorti l’album, et nous avons mixé le tout là-bas.

U. – Pour conclure, envisagez-vous d’autres projets à l’avenir, ou est-ce un one-shot ?

Olivier Mellano – Nous avons un concert prévu à Lille à la fin octobre, dans le cadre du festival Sustain. L’idée est de continuer à jouer dans des lieux adaptés, comme des églises avec des orgues intéressants. J’espère également que nous pourrons donner un concert à Saint-Vincent à Rennes, là où nous avons enregistré l’album. Nous souhaitons vraiment que ce projet prenne vie.

Melaine Dalibert – Oui, c’est le but. Pour moi, cela constitue déjà un bon début.

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