Fusillade à Rennes : quatre suspects mis en examen et écroués pour tentative de meurtre en bande organisée

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Jeudi 17 avril 2025, en fin d’après-midi, trois individus sont entrés dans le restaurant Subway de la dalle Kennedy à Rennes. Armés, ils ont ouvert le feu faisant quatre blessés, âgés entre 18 et 27 ans.

Quatre hommes âgés de 21 à 23 ans ont été mis en examen et placés en détention provisoire, mardi 22 avril, après une fusillade survenue cinq jours plus tôt dans le quartier de Villejean, à Rennes. Selon le parquet, les tirs — en pleine journée et en zone résidentielle — s’inscrivent dans un règlement de comptes lié à la reconquête d’un point de vente de stupéfiants. Trois d’entre eux sont poursuivis pour association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée, des chefs passibles de la réclusion criminelle à perpétuité. Le quatrième est mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, encourant jusqu’à dix ans d’emprisonnement.

Le 17 avril, en fin d’après-midi, plusieurs coups de feu avaient retenti sur la dalle Kennedy, faisant trois blessés par balle. Une quatrième personne avait été renversée volontairement par un véhicule et laissée à terre. Le parquet a précisé mardi que le pronostic vital de cette dernière n’était plus engagé.

Les quatre suspects, déjà connus de la justice, seraient liés à un réseau de trafic de drogues implanté à Rennes depuis janvier par des individus venus de la région parisienne. Selon l’enquête, le 14 avril, après plusieurs jours de violences, ce groupe avait été chassé de la dalle Kennedy par un clan local. L’expédition armée du 17 avril visait à reprendre le contrôle du secteur. « Leur équipement — armes, vêtements, voiture volée — et leur mode opératoire témoignent d’une détermination extrême à reprendre par tous les moyens le point de deal, au mépris de la sécurité des riverains », a déclaré le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. L’objectif, selon lui, était clair : « éliminer physiquement les concurrents ».

Les mis en cause seraient originaires de Tours, Marseille et de la région parisienne. Villejean, comme d’autres quartiers rennais, est depuis plusieurs mois le théâtre de violences récurrentes sur fond de narcotrafic.

Que sait-il passé ?

Sur la vidéo qui circule en masse sur les réseaux sociaux, les tirs fusent sur la dalle Kennedy alors que trois personnes vêtues de noir, armées et cagoulées s’enfuient. Jeudi 17 avril 2025, un habitant du quartier a filmé de sa fenêtre la fuite des trois assaillants à l’origine de la fusillade dans le restaurant Subway aux alentours de 17h30.

Selon Charles Compagnon, un élu de la Ville de Rennes présent dans le restaurant au moment de la fusillade avec Christophe Fouillere et Nicolas Boucher, trois jeunes sont entrés, l’air paniqué, puis ont suivi les trois personnes cagoulées. « Une avait comme un fusil d’assaut, une arme de guerre« , relate-t-il pour le journal Le Parisien. Les deux autres personnes étaient équipés d’armes de poing. « Les jeunes ont crié « ce n’est pas nous, ce n’est pas nous, on n’a rien à voir »« , avant que les tirs ne partent. Toujours selon le Parisien, les trois victimes avaient été mises à l’abri derrière le bar dans l’attente des secours après le départ des assaillants qui ont continué de tirer en pleine rue avant de monter dans une voiture, une Peugeot 2008 grise.

Dans la soirée de jeudi soir, un dispositif policier a été déployé sur place afin de contrôler la zone, de la sécuriser et de protéger les riverains, incluant la présence de la CRS 82, durant plusieurs jours.

L’état de santé de victimes ?

Blessées à l’abdomen et aux membres inférieurs, elles ont été transportées au CHU de Rennes. Une quatrième personne a également été emmenée à l’hôpital, renversée par un véhicule a précisé la maire de Rennes, Nathalie Appéré, arrivée sur place après les faits. Elle a été percutée à l’arrivée du véhicule sur les lieux, la même qui a permis la fuite des tireurs.

Si les trois blessés par balles ont pu sortir dans la nuit de jeudi à vendredi, le jeune homme percuté, d’une vingtaine d’années et d’origine italienne, a son pronostic vital engagé annonce dans un communiqué, vendredi 25 avril dans la soirée, le procureur de Rennes.