Un important chantier de restauration patrimoniale et technique, piloté par la Ville de Rennes, se déroulera à la piscine Saint-Georges entre janvier 2028 et juin 2030.
Cet édifice remarquable, quasi centenaire, figure parmi les rares piscines Art déco encore en activité en France. Classée Monument historique depuis 2016, la piscine fera l’objet d’un programme de réhabilitation visant à concilier préservation patrimoniale et transition énergétique. Le montant global de l’opération est estimé à 27,97 millions d’euros.
Un édifice énergivore à réhabiliter
Malgré son prestige, la piscine Saint-Georges engendre aujourd’hui des coûts de fonctionnement importants pour la collectivité. Elle souffre notamment :
- d’une faible performance énergétique de son enveloppe thermique,
- de dégradations affectant certains ouvrages en béton armé,
- d’installations techniques obsolètes,
- et d’un fonctionnement inadapté aux nouvelles normes d’accueil et d’accessibilité.
Le chantier engagé par la Ville de Rennes visera donc à croiser les exigences patrimoniales avec les objectifs environnementaux, en s’inscrivant dans une stratégie plus large d’optimisation de la consommation d’eau et d’énergie des équipements aquatiques municipaux.

Une restauration fidèle à l’esprit Art déco
Construite entre 1923 et 1926 sur les plans de l’architecte municipal Emmanuel Le Ray, la piscine Saint-Georges est un fleuron de l’architecture Art déco. Le projet prévoit une restauration fidèle à l’état d’origine, respectant les structures, les volumes, les façades, la polychromie et les décors intérieurs et extérieurs.
Le jardin nord-ouest sera réaménagé, et la fontaine restaurée. À l’intérieur, les volumes seront clarifiés : des interventions postérieures seront retirées, et la grande voûte, aujourd’hui dissimulée par un faux plafond, sera remise en valeur, rendant la halle du bassin plus lumineuse.
La conception et le suivi des travaux se feront sous le contrôle scientifique de la Conservation régionale des Monuments historiques.

Une réhabilitation technique ambitieuse
Sur le plan technique, les travaux prévoient :
- Une refonte complète des installations : chauffage, ventilation, traitement d’eau, électricité, plomberie.
- Une amélioration de la performance énergétique : isolation intérieure des toitures et façades, pose de double vitrage, récupération d’eau.
- La réfection complète du bassin, avec reprise d’étanchéité, dépose et repose conservée des mosaïques.
- La restauration des sols et revêtements d’origine de la piscine, des bains-douches et des locaux annexes.
- L’amélioration de l’acoustique dans la halle bassin : pose d’un complexe acoustique en sous-face de la voûte et de panneaux absorbants sur les murs.
- La mise en conformité avec les normes actuelles : accessibilité PMR, sécurité.
- Le réaménagement des espaces intérieurs : vestiaires, accueil, douches, locaux du personnel.

Une attention portée à l’empreinte carbone
Le projet s’inscrit dans la feuille de route de l’économie circulaire de la Ville de Rennes, qui impose le réemploi d’au moins 5 % des matériaux. Cette logique de conservation maximale du bâti d’origine se traduira par la restauration et la réutilisation in situ de plusieurs éléments : menuiseries, faïences, ouvrages de serrurerie, etc.
Une mission spécifique confiée au maître d’œuvre encadrera cette démarche de réemploi, de gestion des déchets et de choix de matériaux biosourcés, géosourcés ou recyclés. En lien avec les prescriptions de la DRAC, il devra aussi concevoir des systèmes de réduction de la consommation d’eau et d’énergie, en cohérence avec les objectifs environnementaux du programme.

Un calendrier structuré
- Choix du maître d’œuvre : juin à décembre 2025
- Conception du projet : janvier 2026 à juin 2027
- Consultation des entreprises : juillet à décembre 2027
- Travaux : janvier 2028 à juin 2030
- Réouverture au public : juillet 2030
Objectifs de performance
À terme, les travaux devraient permettre de réduire d’au moins 20 % la consommation énergétique (chauffage et électricité) et de 10 % la consommation d’eau, tout en redonnant à la piscine Saint-Georges son éclat d’origine.