Rennes. Réouverture du 1988 Live Club : « Un bordel sans nom »

jarl rennes colombier 1988

Installé place du Colombier depuis 1987, le 1988 Live Club (auparavant nommé le Pym’s jusqu’en 2017) est une institution de la nuit rennaise. Sa réouverture prévue le jeudi 24 avril, après plusieurs semaines de fermeture administrative, a fait renaître les tensions avec les habitants du quartier. Nombre d’entre eux se disent excédés par les nuisances sonores récurrentes, les rassemblements bruyants en sortie de concert, et les troubles à l’ordre public qui, selon eux, n’ont jamais vraiment cessé. Du reste, les violences commises par le service de sécurité du Jarl ont laissé des traces durables qui interrogent désormais la pérennité même du club 1988 dans sa forme actuelle.

« C’est un bordel sans nom chaque week-end », déplore une résidente qui évoque des cris, de la musique à fond et des altercations nocturnes. Une exaspération renforcée par un sentiment d’abandon de la part des autorités municipales qui sont soupçonnées de ménager la vie festive rennaise au détriment de la qualité de vie des habitants.

Au demeurant, certes, il faut que tout le monde puisse bien dormir, mais il faut aussi que les énergies (de la jeunesse) puissent s’exprimer, sinon Rennes va devenir une grande cité figée. Comment concilier, dans un climat où chacun a de plus en plus tendance à se retrancher sur ses positions et s’enflammer à tout bout de champ, activité nocturne et tranquillité résidentielle au cœur de Rennes ?

Bref, devant la colère des riverains et à une opinion publique de plus en plus à cran au sujet des questions de sécurité, les autorités locales se trouvent à un tournant. La question n’est plus seulement celle de la régulation, mais bien d’un modèle à réinventer pour que la nuit rennaise ne devienne pas un champ de tensions permanentes. D’une manière générale, il serait bon que la pression retombe ; la colère est toujours mauvaise conseillère.