Le Jarl relâché : nouvel épisode dans l’affaire qui agite la vie nocturne rennaise

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Le Jarl

Yovan Delourme, plus connu sous le pseudonyme Le Jarl, a été placé en garde à vue mercredi 18 juin 2025, dans le cadre de l’enquête ouverte après l’intervention controversée de ses équipes lors d’une rave-party non autorisée, début mars, dans le quartier du Colombier à Rennes. Après plusieurs heures d’audition, il a été relâché sans poursuites immédiates. Il a notamment admis n’avoir jamais été titulaire d’une carte professionnelle qui lui aura permis d’exercer une activité de sécurité. L’enquête, elle, se poursuit.

L’ancien videur du 1988 Live Club — aujourd’hui fermé — était interrogé sur plusieurs volets : la conformité administrative de l’établissement au moment des faits, mais aussi les conditions de l’intervention de sa sécurité privée contre des participants à une fête illégale, organisée dans un immeuble vacant au-dessus du club.

Les faits remontent au 8 mars 2025. Ce soir-là, l’équipe de sécurité du 1988 est intervenue sans autorisation, usant de gaz lacrymogène et de violence physique. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux ont suscité une vive polémique, certains parlant d’« expédition punitive ». Plusieurs plaintes ont été déposées par des participants à la soirée.

Dans les jours qui ont suivi, des collectifs ont dénoncé l’impunité présumée de certaines équipes de sécurité privée à Rennes. L’affaire a mis en lumière des zones d’ombre dans le contrôle des établissements de nuit, amenant la préfecture à ordonner une fermeture administrative du 1988 Live Club pour manquements graves à la sécurité.

Relâché sans mise en examen, Le Jarl n’a pas encore pris la parole publiquement. Selon une source judiciaire, les éléments recueillis lors de la garde à vue n’ont pas, à ce stade, permis d’établir suffisamment de charges pour un renvoi devant la justice. L’enquête préliminaire se poursuit sous l’égide du parquet de Rennes.

La préfecture rappelle que les agents de sécurité privée ne peuvent intervenir qu’au sein des établissements où ils sont autorisés à exercer, et qu’en aucun cas ils ne peuvent se substituer aux forces de l’ordre.

Ce nouvel épisode relance le débat sur les dérives potentielles du recours à la sécurité privée dans les milieux festifs. Il intervient dans un contexte plus large de recomposition de la nuit rennaise, entre fermetures, tensions entre publics et encadrement accru des lieux culturels.

Si l’affaire semble momentanément s’apaiser, le parquet pourrait rouvrir le dossier en cas de nouveaux éléments. Dans les couloirs de la vie nocturne rennaise, les langues continuent de se délier.

Qui est Le Jarl ?

Yovan Delourme, alias Le Jarl, est une figure controversée de la sécurité nocturne rennaise. Ancien responsable de la sécurité du 1988 Live Club, il s’est fait connaître pour ses méthodes musclées, son goût pour la mise en scène virile sur les réseaux sociaux, et ses activités de coach sportif et entrepreneur de l’image.

Sa notoriété est née d’un savant mélange de charisme martial et d’autopromotion numérique. Mais l’affaire du 8 mars l’a projeté dans une lumière bien plus crue, celle d’un débat national sur les limites de la sécurité privée.

Chronologie : la chute du 1988 Live Club

  • 2021–2024 : Le 1988 Live Club devient une institution de la nuit rennaise, notamment dans les musiques électroniques et urbaines.
  • 8 mars 2025 : Rave illégale au-dessus du club. Intervention violente de l’équipe de sécurité. Vidéos virales.
  • Mi-mars 2025 : Plusieurs plaintes. Interpellation de collectifs citoyens. L’affaire s’emballe médiatiquement.
  • Avril 2025 : Fermeture administrative du 1988 Live Club par la préfecture.
  • 18 juin 2025 : Le Jarl est placé en garde à vue puis relâché sans poursuite immédiate.

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