Tika est le nouveau single de WeeLye. Derrière ce nom, c’est une histoire de musique, de famille, de rencontres et de renaissance. Une voix qui transporte, une femme qui construit, déconstruit, se relève et surtout… qui chante. Rencontre.
L’histoire de WeeLye commence bien avant la scène. Elle prend naissance à Kinshasa (Congo), au sein d’une famille de musiciens. Une enfance bercée de sons, sans forcément pratiquer, mais avec l’oreille toujours attentive. Et puis un jour, un vinyle posé sur une étagère, un salon rose et une voix envoûtante : celle de Nana Akumu, chanteuse du légendaire groupe OK Jazz… qui se révèle être sa tante.
« J’ai demandé à mon père : c’est qui cette voix ? Il m’a dit : c’est ta tante, ma petite sœur. Et là, je me suis dit : waouh, j’aimerais bien chanter comme elle. »
Depuis ce jour, la musique ne l’a plus quittée.
De Kinshasa à Paris, puis Rennes : les détours d’un destin
Arrivée toute petite en région parisienne, WeeLye grandit loin du tumulte des grandes scènes congolaises, mais les mélodies continuent de l’habiter. À 18 ans, elle gagne son premier concours de chant dans le Berry. Puis tout s’enchaîne : des chœurs pour Tina Arena, une collaboration avec Mystik, les plateaux parisiens, les rencontres, jusqu’à un événement inattendu : son premier concert solo. Un remplacement à la dernière minute qui devient un tournant. « Je croyais que je chantais deux chansons sur un plateau multi-artistes. Je reçois le flyer : ma tête en gros plan. J’étais la tête d’affiche. » Elle relève le défi en deux jours, grâce à ses textes écrits au fil du temps, ses amis musiciens, ses choristes. Un concert fondateur, où se trouve… un membre de France Télévisions. Le début d’une nouvelle ère.
La scène, New York, Erykah Badu… et le label
Le nom de WeeLye commence à circuler. Son label indépendant voit le jour, créé avec Emmanuel Milesfender qui organisait des after parties pour DJ Jazzy Jeff, Mos Def… Et un jour, le collectif Brooklyn Funk Essentials repère sa voix. Direction New York, où l’aventure américaine commence. Elle y enregistre, joue au Canada, à Stockholm et revient avec une scène plus grande.
Et puis, un jour, Erykah Badu, sa chanteuse favorite, l’invite à faire sa première partie au Palais des Congrès de Paris. « Elle a vu la vidéo qu’on lui a envoyée. Elle a dit : « J’aime trop ce qu’elle fait. » Et voilà, je me suis retrouvée devant plus de 3000 personnes. »
Le silence forcé, le podcast salvateur
Puis vient le Covid, les concerts annulés, et surtout, la maladie. Une période de dépression et de problème de voix. Impossible de chanter. La voix se tait… mais pas l’envie de transmettre.
« Je ne pouvais plus chanter, alors j’ai cherché une manière de continuer à faire de la musique, sans chanter. »
C’est là qu’émerge son podcast, MizikiTalk, un format où les invité·es (connu·es ou non) retracent leur vie à travers cinq morceaux musicaux marquants. Une biographie musicale en filigrane. Ce projet thérapeutique donne aussi naissance à sa vocation d’art-thérapeute.
Rennes, un nouveau souffle
Aujourd’hui, c’est à Rennes que WeeLye a posé ses valises depuis trois ans. Elle y enregistre, crée, enseigne, anime des ateliers avec son association Les Ateliers Miziki, de l’art-thérapie autour de la voix. Animés parfois en mixité choisie, ils s’adressent notamment aux femmes et minorités pour libérer la parole, la voix, l’énergie. Une démarche profondément alignée avec sa musique : bienveillante, puissante, introspective.
WeeLye défend une musique libre, métissée, entre soul, pop, rock, indie, néo-soul et vibrations africaines. « Je fais de la musique. Je laisse les gens lui donner un genre. »
Tika, son nouveau single ou le pouvoir de « laisser couler »
Chanté en Lingala, Tika signifie « laisse ». L’artiste chante là un morceau de résilience, un rappel des mots de sa mère pour affronter les épreuves de la vie. « Faites-vous confiance. Aimez-vous. Et on s’en fout des autres. » Le clip, quant à lui, est 100% breton entre le centre-ville de Rennes, Saint-Lunaire et une clairière mystérieuse, trouvée au hasard d’une promenade.
Musicalement, le morceau oscille entre pop-rock et harmonies africaines, porté par sa voix chaude et sensible. « Le refrain dit : laisse-les, continue ton chemin, embrasse ta destinée. » Un conseil que l’on invite à écouter.
Infos pratiques :
Vendredi 25 avril 2025 : intervention au Triangle de Rennes, dans le cadre du Festival Visible – Les nouvelles oratrices.
Dimanche 27 avril : concert au Lavoir Moderne Parisien, à Paris.
Et à venir, bientôt… des dates rennaises dans des lieux culturels et conceptuels. À suivre de près !
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